Sur la nudité féminine...
La seule
production un tant soit peu littéraire que j’aie jamais écrite est une nouvelle
que j’avais envoyé à un site aujourd’hui disparu, et qui publiait chaque
semaine un texte envoyé par un internaute, sélectionné par un comité de lecture
parmi l’ensemble des textes reçus. Ma modeste contribution ayant été
sélectionnée, et donc publiée comme « nouvelle de la semaine », cela
m’avait amené à l’époque un petit succès parmi les lectrices et j’avais
entretenu alors quelques échanges par mails avec plusieurs amatrices me
réclamant de nouvelles œuvres… qui ne sont d’ailleurs jamais venues. Mon égo
étant temporairement rassasié de ce succès innatendu et le site ayant fermé quelques mois plus tard,
je n’ai donc pas poursuivi une voie artistique qui s’annonçait sous les
meilleurs auspices. La seule idée d’être capable de mériter le Goncourt me
satisfaisait amplement, et ne pas chercher à concrétiser cette possibilité
m’évitait probablement bien des soucis.
Le texte s’est
perdu dans les méandres du net. Ma copie n’a pas survécu au crash d’un disque
dur. Je n’avais pas de version papier. Il n’y a donc plus aucune trace. Il
n’existe plus, j’aime à le croire, que dans le souvenir de quelques-unes…
C’était une nouvelle relativement courte, principalement basée sur la beauté
féminine, au travers des yeux d’un homme. Je serais bien incapable d’évoquer
plus de détails, ma mémoire étant probablement la partie la plus défaillante
dans cette machine complexe qu’est ma personne. Les mots ont disparu, mais
l’idée est restée. Avec les années, elle s’est confirmée, elle s’est
affinée : Il n’y a rien de plus beau sur cette planète que le corps d’une
femme.
N’étant pas
complètement inculte, il m’est arrivé de fréquenter l’un ou l’autre musée, et à
mon grand désespoir, je n’ai jamais approché une œuvre dont la beauté pourrait
prétendre rivaliser avec la nudité féminine. Même les peintures de Rubens,
Renoir ou Manet, représentant des corps nus, ne sont que de pâles copies, des
ébauches incomplètes car sans âme, de ce que Dame Nature a su créer. Il
m’arrive d’ailleurs de penser que l’adjectif « beau » ne devrait
s’appliquer qu’à la femme. Tout ce qui n’est pas femme mais du moins agréable à
la vue, peintures, sculptures, etc... , devrait être qualifié différemment,
tant le reste est surpassé de mille lieues.
Je suis bien
conscient qu’il peut paraître délicat de parler de la nudité, car elle a dans
la croyance populaire viciée par des siècles d’ineptie un ancrage profondément
sexuel. Nous avons longtemps parcouru la planète nus. La seule raison qui
nous a poussés à nous habiller était de pouvoir se protéger du froid. La
société, par notre histoire occidentale,
ayant traversé des époques d’intégrisme religieux et puritain, a condamné
moralement la nudité. Elle a trop souvent été réduite à la sexualité, comportement devant évidemment se confiner dans l'intimité. Mais l’équation « Tout
ce qui est nu est sexuel » est aussi ridicule que de dire « Tout ce
qui est rouge est une tomate ». N’oublions pas que nous naissons nus. Si une instance divine, peu importe son nom
ou sa substance, avait réellement considéré la nudité comme blasphématoire, la
nature se serait arrangée pour nous faire naitre d’une autre façon, dans un œuf
par exemple, ou toujours entouré d’une poche de placenta. Mais il n’en est
rien. Et ce qui est encore plus troublant, si l’on se réfère aux textes
bibliques comme la Genèse, Adam et Eve vivent nus dans le jardin d’Eden. Ce
n’est qu’après avoir commis le péché originel qu’ils s’habillent. Le Mal se
cachant donc dans l’habit...
Je sais que les femmes sont très rarement contentes de leur corps. Elles y perçoivent toujours l’un ou l’autre défaut. Je ne veux pas dans ce billet tomber dans la démagogie. Je ne dirai pas que je trouve toutes les femmes belles, ce serait ridicule. La femme est multiple. J’ai mes affinités, et d’autres hommes en ont des différentes. Mais ma conviction profonde et sincère est basée sur ma propre expérience : Je n’ai jamais vu une femme que la nudité n’avait rendue plus belle. Quelle que soit sa morphologie, sa couleur, son âge, ou que sais-je encore. J’ai eu dans ma vie quelques partenaires sentimentales, et je fréquente depuis longtemps des centres saunas où la nudité est de rigueur. J’ai donc eu l’occasion de voir de nombreux corps nus, ce qui confère à mon avis, j’ose l'espérer, un certain crédit.
La plupart des
femmes aiment plaire. D’abord à elle-même, tout simplement, parce que lorsque
l’on se plait à soi-même, on se sent bien. Ensuite, elles veulent plaire à leur
compagnon, si elles ont la chance d’en avoir un, ou à des prétendants
éventuels, si elles sont en quête amoureuse. Et que font-elles pour
plaire ? Elles se parent de leurs plus beaux ornements… De jolies robes,
de beaux bijoux, de savants maquillages. Bref, elles exaltent leur féminité. Mais
que peut-il y avoir de plus naturellement féminin que la nudité féminine ?
Rien… C’est à la fois la base et la sublimation… Le féminin, le vrai, celui
dont la nature vous a doté, ce sont ces épaules gracieuses, ces seins
magnifiques aux formes innombrables, ces hanches qui tanguent et font chavirer
nos cœurs, ces fesses polymorphes, cette attitude si naturellement féminine que vous
ne soupçonnez même plus…
L'on ne peut imaginer ce qu'une dame à l'apparence quelconque, cachée par ses habits, peut se révéler être une oeuvre d'art, libérée de tous ses apparats artificiels.
Je peux passer
quelques minutes en admiration devant un Boticelli. Je peux rester des heures
en extase devant le corps d’une partenaire…
P.S. : Je me
relis, et comme toujours, je ne suis pas très heureux de mon texte, il pourrait
être beaucoup mieux écrit. J’espère pouvoir un jour écrire un texte allégorique
digne de la beauté féminine. En attendant ce temps heureux, il faudra vous contenter de
celui-ci… ;o)
P.S. 2: La nudité ne sublime que la Femme. En ce qui concerne l'Homme, le fait est beaucoup plus contestable... ;o)