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LE DERNIER ROMANTIQUE...
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LE DERNIER ROMANTIQUE...
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23 juin 2009

Jours de ténèbre...

Je me souviens de mon grand-père. Plus précisément dans sa période de solitude. Lorsque ma grand-mère nous avait quitté suite à une longue et douloureuse maladie.

Je me souviens de cet homme, bon et calme, toujours, avec moi.

Je me souviens de ces après-midi où j'allais lui rendre visite, le samedi ou le dimanche, durant lesquelles nous discutions, un peu, très peu, où la seule présence de l'un était réconfortante pour l'autre. Les mots étaient inutile. Nos personnalités calmes et notre lien se nourrissaient de ces silences au milieu de ce havre de paix.

Je me souviens de cette petite maison, cachée humblement au fond d'une cour, la porte toujours ouverte, comme une chapelle, invitant les amis de passage...

Et je me souviens...

Je me souviens de cet appel de mon père m'annonçant l'incident... une dispute, idiote... Une connaissance qui rentre... ivre... émêchée... Pourquoi vient-il chez mon grand-père ? On n'en sait rien... Probablement est-il sur le chemin pour rentrer chez lui après des heures passées à boire, et sans doute se rappelle-t-il, en passant devant l'entrée de la cour, une vieille querelle entre lui et une lointaine cousine, pour laquelle Giuseppe, mon grand-père, connu de tous sous le diminutif de "Pino", n'est en rien responsable... L'animal en furie surgit chez mon grand-père, probablement occuppé à regarder la télé... Il hurle, il l'insulte... Mon grand-père lui demande de partir... Le monstre s'empare d'une grande bouteille de coca en verre et la brise sur la tête de Giuseppe...

Je me souviens l'hopital... Les soins intensifs... Les fils tout autour... L'intubation pour faciliter la respiration... Un homme dans le comas, qui n'en sortira qu'au bout de quelques jours, par la petite porte de la mort...

Je me souviens de la famille de Rome, venue en urgence accompagner les derniers jours du frêre ou de l'oncle émigré... éloigné mais aimé... parcequ'il était bon... et que la bonté n'a pas de frontière...

Je me souviens des femmes au sang chaud du Sud, dans la petite cuisine où autrefois Pino préparait des mets italiens pour tous les amis qui le visitaient, ces femmes plein de haine, brandissant un couteau et hurlant à la vengeance...

Je me souviens de moi, de mon coeur battant à la même cadence, la haine dans les veines, désireux de justice, la mienne à défaut de celle des Hommes...

Je ne me souviens pas pourquoi... Peut-ête même ne l'ai-je jamais su... La rage que je voyais chez les miens m'a fait peur... Et tout en étouffant avec difficulté la mienne, j'ai tenté d'appaiser celle des autres... Tuer un animal ne nous rend pas plus humain...

Mais mon grand-père n'est plus, depuis bien longtemps. Et l'autre vit toujours, libre, car aux yeux de la loi, ce n'était qu'un accident... Un accident...

Jours de ténèbre...

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Commentaires
L
Merci de ton attention, mais je te rassure de suite, tout va bien. Simplement, la vie t'amène parfois, au détour d'une phrase entendue, d'une situation ou d'impressions à te remémorer des évènements du passé, qu'ils soient douloureux ou joyeux. Hier, le souvenir insistant qui habitait mon esprit était assez triste, mais aujourd'hui est un autre jour. :o)
M
J'espère que tu vas bien....Ton billet est très touchant..<br /> Ce que tu nous offres là, est troublant...Toi qui est toujours souriant et aimable, je te sens si triste ce soir...<br /> <br /> Je te souhaite une bonne soirée malgré ce douloureux passé...<br /> <br /> Bises douces et réconfortantes du soir...
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